Appril ... Fouineuse en chef, directrice du journal. Te l'ais-je déjà dit que je savais que tu étais Rumors ? Hum, oui, il me le semble bien. Un soir, dans le dortoir Hybris, à part. C'était peu de temps après la création de ces News de l'Orphelinat. Je n'étais pas encore journaliste à l'époque, mais je soignais déjà les cœurs brisés de celles et ceux qui étaient piqués par ta sanglante plume. C'est toi qui m'a proposé de rentrer chez les Journalistes, lors de cette conversation, j'avoue que je me demande encore aujourd'hui pourquoi. Mais qui peut savoir ce à quoi pense vraiment Rumors ?

Comment j'ai appris que tu étais Rumors ? Je t'avais vue avec un appareil photo, et des carnets de notes bien remplis, je savais donc que tu étais journaliste. Et selon ton caractère, tu n'aimais pas recevoir d'ordres, je doutais que tu sois seulement à la solde de ce fantôme qui chapeautait le journal. Je l'admets, ce fut un grand coup de chance que ma supposition soit la bonne. Pourquoi te l'ais-je rapportée ? Sans doute pour voir ta réaction. Ce ne fut pas du tout celle à laquelle je m'attendais. Pas de peur, pas de suspicion, juste de la curiosité et cette réponse : "Enchantée. Vous êtes ?" Et plus tard, la proposition de m'engager.

Je te respecte un peu, mais surtout tu m'intrigues. Et ton futur aussi. Appril est appréciée, petite fille gentillette mais malicieuse. Rumors est haïe, détestée par tous ceux qu'elle heurte avec ses mots affûtés. Comment vis-tu avec cette double personnalité ? Comment finiras-tu lorsqu'elle sera découverte ? Peut-être n'est-ce donc que pour le savoir que je reste près de toi ... Ou peut-être est-ce dans le but de me cacher. Après tout, c'est sur le dos du chat que la souris est le plus invisible ... A moins que cette double personnalité que tu as me rapproche un peu de toi, car comment finirais-je si on découvrais que derrière mon sourire se cache un dégoût profond des gens ?

James ... Je me souviens bien de notre première rencontre. Je venais d'aider un enfant de 10 ans à se relever après qu'il soit tombé et se soit fait mal en jouant au ballon ... Il était parti en courant sans même me remercier. Je m'étais énervée seule dans mon coin, pestant après lui, et puis j'ai entendu du bruit et je me suis retournée, reprenant mon habituel sourire ... Mais c'était trop tard. Nous n'avons pas eu le temps d'échanger quelques mots qu'une petite fille passait entre nous et s'arrêtait devant sa "gentille grande sœur" pour lui demander son chemin chose que j'avais bien sûre faite avec amabilité. Le silence qui avait suivi son départ avait été pesant.

Au final, je pense cependant pourvoir dire que cette rencontre fut plutôt une bonne chose. Nous avons tous des choses à cacher, n'est-ce pas ? Moi, comme toi ... Et ton coffre secret, je l'ai découvert peu après. Nous jouons tous deux un rôle qui nous va si mal, c'en est presque pathétique, mais pourtant nous nous y tenons. Moi, je t'admire beaucoup, car tu courbes l'échines bien plus que je ne fais semblant de sourire. Et puis, tu as une bonne raison de le faire, alors que moi, c'est de la pure lâcheté ... Peut-être que, le jour où tu pourras enfin montrer ton vrai visage, je trouverai le courage de faire de même ... En attendant, nos conversations à visages découverts me font le plus grand bien, même si elles sont rares ... Il ne faudrait pas que quelqu'un nous surprenne dans un rôle qui n'est pas le nôtre après tout.