Les dortoirs occupent l'aile Sud toute entière de l'immense bâtiment que représente l'Orphelinat. Ils sont séparés en deux zones, dortoirs filles et dortoirs garçons; chacune elle-même séparée en trois parties définies par les trois groupes : dortoir Némésis, dortoir Hybris, dortoir Voyageur.
Le bâtiment ne comporte qu'un seul étage, entièrement dédié aux chambres. Les couloirs séparant les différents dortoirs sont recouverts d'une moquette noir de chine au sol, délicieusement douce et invitant les pieds nus à marcher dessus. Aux murs, un papier mat de couleur blanc un peu ocre contraste avec l'obscurité du sol mais s'harmonise avec le plafond et les portes en bois naturels et non peints. Des appliques venant d'une autre époque, réparties régulièrement, diffusent une lumière tamisée dans l'ensemble de l'espace.
Les six dortoirs sont organisés de la même manière.
Le long des murs, des lits d'une personne sont alignés, écartés les uns des autres d'environ un mètre. Les lits sont plutôt longs, mais assez étroits. Taillés dans du bois clair, ils sont toujours recouverts par une couette dont l'épaisseur varie selon la saison, et dont la couleur, unie, est laissée aux soins de l'enfant dont elle est la propriété qui peut choisir celle qui désire entre bleu, rouge, vert, jaune, blanc, beige ou noir.
Du côté gauche, collée au lit, une commode du même bois que ce dernier. Elle possède un tiroir où les occupants sont libres de mettre ce que bon leur semble. Juste au-dessus, une applique procure une petite lumière permettant à une personne de lire sans déranger les autres alors que le grand lustre au milieu de la pièce est éteint.
Le sol ici est entièrement recouvert de parquet d'un brun sombre possédant quelques reflets rouges, et dont les rainures, qui furent un jour lustrées, semblent contenir de mystérieux symboles oubliés. Les murs sont peints en blanc cassé de manière assez classique.
Il n'y a jamais aucun lit vide et la pièce est tout juste assez grande pour contenir toutes les couchettes. Cependant, lorsqu'un nouvel orphelin arrive, personne ne semble trouver étrange de voir qu'un nouveau lit est là pour lui, et qu'il n'y a aucun problème de place ... Comme si la salle s'était agrandie ...
De chaque côté de l'aile, une pour les fille et une autre identique pour les garçons, une salle sert de salle de bains. Une dizaine de douches et de sanitaires sont à partager entre les élèves des différents groupes.
Le sol est en carrelage blanc qui se continue sur les murs, donnant à la pièce l'air irréel de n'avoir ni haut, ni bas. D'un côté de la salle, les douches sont alignées en rang d'oignon. Elles sont plutôt hautes, mais n'atteignent cependant pas le plafond. Le rideau que l'on tire afin de se laver en toute intimité et bleu très pâle, ne jurant pas avec l'aspect glacé de la pièce.
En face des douches, une dizaine de miroirs avec des lavabos dessous. Les miroirs sont immenses et de forme ovale, permettant de réfléchir nettement la tête et le buste en entier. Les lavabos, dans une sorte de carrelage blanc également, ressemble fortement à une bassine sur pied, étant globalement ronds.
Dans le couloir central, la légende dit qu'en tournant une certaine applique d'un certain nombre de degré dans un certain sens (oui, les légendes sont toujours très précises), on ouvre une porte secrète menant à un grenier.
Poussiéreux, encombré d'objets étranges et semblant parfois venir d'un monde inconnu, on dit de ce grenier qu'il est un rempart contre les cauchemars ... Et si c'était vrai ? Peut-être, en vous endormant ici, échapperez-vous enfin aux rêves douloureux qui vous hantent ...
Ou peut-être pas, après tout ...